30 janvier 2010

I, Tree



Je suis un arbre et je parle, j'observe le monde sous mes branche. Je vois passer nombre de chose et en vois disparaître tout autant. Je vois naître la vie, puis s'éteindre celle-ci. Je vois d'innombrables espèces, mais je vois surtout l'homme.
L'homme qui crée, mais qui détruit aussi, qui s'étend sur le monde au détriment du reste. Lui qui tue mes frères et brûle mes cités.
Cela n'a pas toujours été ainsi; au début il vivait parmi les miens, en prenaient quelques-uns, mais ceux déjà tombés. Il n'aurait jamais songé à raser une forêt.

Puis il s'est multiplié, et a voulu plus de nos chairs. Il a commencer à ériger des villes avec nos corps fraîchement coupés.
Et cela ne lui a toujours pas suffit. Il lui a fallu écrire pour communiquer, des centaines d'arbres morts pour quelques feuilles de papier. Nos racines les plus profondes ne résistent pas à leur engins démoniaques qui arrache la vie comme une mauvaise herbe.

Aujourd'hui, à cause d'eux, mon espèce est entrain de s'éteindre. Mais ils ne se rendent pas compte qu'avec la notre, la leur aussi mourra. Et s'ils meurent avant nous, nous ne les pleureront pas, eux qui lisent la nature mais qui ne l'écoute pas.
Avec le temps peut-être disparaîtront-ils, êtres insignifiants qui signifient pourtant notre perte.
« Tu viens de la terre, tu retourneras à la terre », je ne peux plus croire que celle-ci les accepte encore; peut-être trouveront-ils leur salut vers le ciel, en espérant que cette fois il ne le détruisent pas.

Je suis un arbre et je parle, mais plus pour très longtemps. J'entends déjà leurs machines s'affoler à mes pieds.
Je parle au nom des arbres, mais maintenant je me tais, puisque personne n'est capable d'écouter.

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