20 août 2010

Une goutte d'eau dans la flamme



Grégory, sur commandement de son père, un noble aux larges ambitions, avait passé sa jeunesse loin de la populace commune afin d'apprendre à maitriser l'une des plus complexes arcanes; celle du feu. Maitriser un des éléments primaires n'est pas chose aisée et s'avère même impossible pour la plupart du commun des mortels. Mais le jeune noble, durant des années d'entrainement, n'avait pas eu d'autre choix que d'exceller en la matière et la maniait avec un zèle prononcé. Pourtant il la détestait. Le feu dans lequel il avait passé toute sa vie l'étouffait et il ne pensait qu'à partir loin, sur d'autre continents, naviguant sur son grand opposé; la mer.

Au jour de sa vingtième année, il fut retiré de son école un peu spéciale et dû se rendre à la cour afin de servir auprès de son père. Il fut emmené en calèche vers ce qui serait désormais chez lui. Mais il ne comptait pas y passer le reste de sa vie, ni même s'y rendre pour rencontrer ce père qui ne l'avait visité qu'assez de fois en vingt ans qu'il pouvait les compter sur les doigts d'une seule de ces mains.
Ainsi, alors que la calèche allait insoucieuse dans le royaume allié, elle disparu en flamme, laissant s'échapper son pyromane qui découvrait le monde pour la première fois. D'euphorie comme pour narguer le monde, il se retourna et cria sardoniquement à l'apprentissage qui lui avait volé sa jeunesse « C'est assez chaud pour vous ? ».
Il avait un objectif; la mer, et des poursuivants; ses propres gardes, ou plutôt ceux de son père. Par chance, ils voyageaient près des côtes et alors que ses jambes, qui ne demandaient après toutes ces année qu'à l'emporter loin, avaient réussies à semer les gardes; il découvrit la Grande Mer.
Il descendit sur la plage et comme si elle l'attendait, se retrouva là, face à une sirène. Il avait entendu parler des celles-ci au cours de son apprentissage et on lui avait dit qu'elle représentait un grand danger, notamment pour les marins qui tombaient sous leurs charmes. Mais il n'allait tout de même pas écouter ceux qui l'avaient retenu enfermé pendant si longtemps.
Alors il se laissa envahir par son chant qui finit par leur faire se lier leurs corps.
Les gardes arrivèrent plus tard, le retrouvant inerte sur la plage, et l'emmenèrent à sa destination première.

Les histoires de sirènes... bonnes à faire peur aux enfants. Pour la première fois de sa vie il avait connu le vrai plaisir...

Les quatre années qui suivirent furent ainsi que l'avait voulu son père; il défendait le royaume dans des escarmouches sans intérêt ou s'abaissait même à aider des gueux repoussants contre des bandits de grands chemins qui s'en prenaient à leurs trois citrouilles desséchées. Une vie qu'il jugeait bien ennuyeuse en comparaison de la simple journée de sa vingtième année. Le souvenir de la sirène ne cessant de le hanter alors qu'il maniait le feu avec aversion.

Mais alors que sa vingt-quatrième année approchait, une mission qui paraissait de plus grand importance que les précédentes lui fut confiée. Il semblait qu'un monstre marin semait la mort; créature d'eau qui arpentait les rivages mêmes vers lesquels il avait fuit jadis.
Son cœur s'emballa, il espérait tant revoir cette sirène et avait enfin l'occasion de retourner là où il l'avait rencontré.
Il n'attendit pas une seconde et partit dans la journée, seul comme à son habitude.

Il arriva à la nuit et, s'approchant de la mer, appela à toute gorge le monstre d'eau, pressé d'en finir pour partir à la recherche de la femme qui sillonnait ses rêves. Alors devant lui une gigantesque vague s'éleva, et un corps d'eau tout aussi grand s'y forma. Sans discourt il invoqua un déferlante de flammes et alors que celle-ci s'élançait de son bras embrasé, tout s'arrêta. Le feu se dissipa en fumée tandis que les milliers de gouttes d'eau autours de lui s'immobilisèrent en l'air.
Puis la sirène apparue.
Mêlé de joie et de peur, il la regarda sans pouvoir bouger et celle-ci s'adressa à lui d'une seule phrase.
- Je te présente ton fils.
Puis elle disparu dans le corps de leur fils, un sourire satisfait sur son visage.

On eu plus jamais de nouvelle du noble Grégory. Certain disent qu'il s'est laissé engloutir par le monstre, de honte ou de dépit. D'autres qu'il parcourt les océans, voulant se venger de s'être fait duper.
Seule la sirène en sourit encore, contente de s'être une fois de plus amusé avec un jouet mortel.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

j'aime bien cette histoire ;)

Bryan

Morgane a dit…

Hihihi ^^ c'est trop mignon ! je t'aime

Mais bon, tu fais mieux souvent !